LA FRANCE DISCOUNT
Le marché du discount se développe en France, face à la smicardisation de la France, le déclassement de la classe moyenne inférieure et l'accroissement des inégalités et de l'appauvrissement des classes populaires. En effet, le secteur du discount en France affichait une bonne santé économique en 2023. Cette année-là, on a compté jusqu'à 4000 magasins dans toute la France métropolitaine, avec une croissance de l'ordre de 10 %. De plus, 2 français sur trois ont fait leurs courses dans ces magasins.
La stratégie commerciale des Magasins Discount repose sur la promotion et la vente à bon marché des produits divers recherchés pour l'alimentation, le bricolage, l'entretien, la célébration des anniversaires, l'aménagement et la décoration de maison, le jardin, le ménage, etc. Or, pour ces différents produits, les ménages au faible pouvoir d'achat peuvent faire des emplettes pour moins de 20 €. Car, des prix bas sont pratiqués, et cette baisse quasi-permanente attire et séduit la clientèle, laquelle a l'impression de faire de bonnes affaires.
C'est que les plus en vue de ces magasins sont passés d'un discount punitif à un discount malin. Ce qui leur ouvre les frontières et fait reculer le secteur de la Grande Distribution, de plus en plus confronté à la fermeture des enseignes en ville comme à la campagne. C'est vrai surtout de Casino et de Carrefour, qui ont perdu du terrain et ont dû fermer ou céder certains de leurs magasins à leurs concurrents : Auchan, Intermarché, Super U, etc. En revanche, dans le même temps, on a remarqué une ouverture irréversible de Magasins Discount : Action (800 points de vente), Atacadao (Brésil), B&M (une centaine de points de vente), Brico Dépôt, Cosco, Noz, Primark, Stokomani, Tedi, etc.
Le recul de la Grande Distribution en France participe de la vitalité et de l'agressivité du secteur du Discount. En effet, les Enseignes qui s'en réclament mettent en œuvre une stratégie fondée sur les principes de vente suivants :
- cibler et attirer les ménages touchant le smic ou un peu plus ;
- fournir, à des prix bas, des produits pour la plupart fabriqués à faible coût en Asie ou en Amérique latine ;
- vendre des palettes de stocks à des prix dégressifs en fonction de la quantité de marchandises achetées ;
- pratiquer constamment des prix réduits pour fidéliser et élargir la clientèle ;
- opérer un maillage serré pour l'implantation des magasins sur le territoire métropolitain.
A propos du modèle économique mis en œuvre par le secteur du discount, il faut bien voir qu'il tient en une organisation appliquant ou observant les règles suivantes :
- pas de publicité ;
- pas de vente de marques célèbres ou connus ;
- valorisation d'un concept de magasin à l'allure d'entrepôt ;
- réduction du personnel au strict minimum ;
- pratique de salaires bas (pour pouvoir vendre à des prix bas) ;
(Source : magazine Interception de France Inter, O3/03/2024 à 9h).
AUGMENTATION DES REVENUS MONDIAUX DU MARCHE MUSICAL
Selon le Rapport annuel de la Fédération Internationale de l'industrie phonographique (FIIP), publié le 26 mars 2024, le marché mondial de la musique a enregistré en 2023 une hausse de 10,2 % de ses revenus par rapport à l'année 2022. En tout, les revenus mondiaux de la musique se sont élevés à hauteur de 28,6 milliards de dollars (26,4 milliards d'euros). Cette augmentation s'explique principalement par l'accroissement des abonnements payants à des plateformes musicales bien connues : Apple Music, Deezer, Spotify, etc. Ainsi, le nombre d'utilisateurs de comptes payants est passé de 500 millions d'abonnés à 667 millions d'abonnés en 2023.
(Source : FIIP, 26 mars 2024)
CROISSANCE DU MARCHE DU JEU VIDEO EN FRANCE
D'après le bilan publié le 20 mars 2024 par le Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs (SELL), le marché français du jeu vidéo a réalisé un chiffre d'affaires de 6,1 milliards d'euros. Et pour cause, de 2022 à 2023, les ventes de consoles en France se sont élevées à 1 milliard d'euros, soit un bond de 72 % sur un an. Le précédent n'a été réalisé que de 2007 à 2009 ! Toujours de 2022 à 2023, il a été établi que les ventes de jeux sur consoles et sur PC ont connu une croissance de 7 % pour un chiffre d'affaires de l'ordre de 2,25 milliards d'euros. Ces chiffres font dire à James REBOURS, le Président du SELL, que la France reste "l'un des marchés les plus dynamiques d'Europe".
(Source : SELL, 20 mars 2024)
LE MARCHE DU FAST FOOD EN FRANCE
La restauration rapide affiche une bonne santé économique en France. En effet, depuis 2021, il a été constaté que le nombre de fast-foods avait largement dépassé le nombre de restaurants traditionnels. Et, selon une étude de Food Service Vision sortie le 27 mai 2024, le chiffre d'affaires du secteur n'a jamais été aussi élevé, une tendance qui a été amorcée à partir des années 1970. Or, en 2023, la restauration rapide a réalisé un chiffre d'affaires de 20,6 milliards d'euros, quasiment le double du chiffre d'affaires réalisé en 2020, l'année du Covid-19. (Source : France Info, Le Grand Témoin, le 28/05/2024).
Le succès des chaînes de restauration rapide justifie aujourd'hui le recul de la restauration traditionnelle. En 2023, les Fast-Foods ont affiché résolument une croissance annuelle de 8 % par rapport à 2022, ce en lien aussi bien avec l'augmentation sensible des prix des menus du fait de l'inflation que de l'ouverture de nouveaux établissements. De plus, toujours en depuis 2023, les chaînes de fast food ont enregistré une progression de leurs ventes de l'ordre de 29 % par rapport à 2019, l'année d'avant la pandémie du Covid-19.
Du point de vue de la consommation, il faut relever que, du fait de l'inflation qui a sévi de 2022 à 2023, Bien des Français ont dû adopter des comportements moins dépensiers. Ils ont, entre autres, renoncé à se rendre dans les restaurants traditionnels, plus chers, privilégiant les restaurants rapides pour le plaisir de s'y retrouver en famille et de réduire la facture de la consommation. Mais, d'autres Français se comportent aussi comme des inconditionnels des fast-foods, lesquels se prévalent de spécialités propres qui attirent cette clientèle. A s'en tenir à cette spécialisation des fast-foods, il faut remarquer que le hamburger s'impose comme le produit dominant de la restauration rapide, devant le poulet frit et la pizza. En effet, les fast-foods valorisant et variant les hamburgers ont réalisé en 2023 un chiffre d'affaires de 8,73 milliards d'euros, contre : 1,4 milliard d'euros pour les chaînes spécialisées dans le sandwich ; 1 milliard d'euros pour les chaînes ayant opté pour le grill ; 960 millions pour les spécialistes du poulet frit et 780 millions d'euros pour les chaînes de pizzerias.
De plus, l'optimisme prévaut d'autant quelle de nouveaux concepts venus des Etats-Unis d'Amérique sont mis en œuvre en France, semble-t-il avec succès. C'est vrai des nouveaux produits qui viennent y multiplier le chiffre d'affaires, compte tenu de l'engouement des consommateurs français. On retiendra ici les trois ui y ont fait "une entrée fracassante", à savoir : les donuts, avec une très forte croissance de + 199 % ; les cookies, + 47 % de croissance ; et les tacos, + 26 % de croissance, soit 434 millions d'euros.
Par ailleurs, le prix du repas dans la restauration rapide demeure un facteur décisif par rapport à la restauration traditionnelle. Pour Mc Donald's, le prix moyen est de 12 € ; ce prix peut monter jusqu'à 15 € dans les fast-foods haut de gamme. Au contraire, le ticket moyen dans un restaurant traditionnel se situe autour de 20 €. Ce qui suffit à expliquer le recul des restaurants traditionnels : 217 établissement de moins en 2023, soit une baisse de 6 % du parc de la restauration traditionnelle.
A cet égard, le marché français reste très ciblé par les industriels de l'agro-alimentaire et de la restauration rapide. Ils y investissent des millions d'euros en publicité pour continuer d'attirer la clientèle dans leurs établissements. C'est d'autant plus un point fort de leur stratégie que se rendre au MC Do ou dans un autre fast-food s'impose, pour les ménages, comme une "sortie en famille". Or, la livraison à domicile de fast-foods est en net recul en France. En effet, si en 2021 elle représentait 20 % du chiffre d'affaires réalisé par ces établissements, la livraison n'a représenté plus que 11 % en 2023.
(Source : BFM Business, France Info, 28 mai 2024)
LE MARCHE MONDIAL DU LUXE EN RECUL
Grâce à la Chine (populaire) et aux Etats-Unis, le marché mondial du luxe a connu une croissance économique en 2022 comme en 2023. Mais, au cours du troisième trimestre de 2024, l'activité s'est compliquée dans le secteur avec la chute, dans ces pays, des ventes de produits de luxe tels que : les foulards, les lunettes, les parfums, les sacs à main, les produits cosmétiques et capillaires, les prêt-à-porter, etc. Mais, tous les acteurs mondiaux du secteur n'affichent pas les mêmes résultats, ni ne réalisent les mêmes performances dans un marché boosté avant tout par la consommation chinoise, voire aussi la consommation américaine.
Résultat : les principaux fabricants de produits de luxe accusent un net recul de leurs ventes entre juillet et septembre 2024. Ainsi, LVMH a enregistré une chute de 5 % de ses ventes de prêt-à-porter et de sacs à mains, par rapport au troisième trimestre de 2023. Kering, quant à lui, a vu son chiffre d'affaires s'écrouler de 15 % au cours de la même période, et toujours par rapport au troisième trimestre de 2023. Au même moment, Gucci a reculé de 26 %, contre 13 % à Yves Saint-Laurent. L'Oréal aussi a connu, à son tour, une baisse de 6,5 % de ses ventes de soins corporels et capillaires, ainsi que de parfums et de rouges à lèvres. A son tour, le groupe Essilor Luxottica, qui fabrique et commercialise les lunettes Ray Ban a connu également une baisse d'activité de 4 %.
Le fait est que, en Chine, les consommateurs rechignent de plus en plus à consommer, par peur aussi bien du chômage que du risque de perdre leurs emplois. De plus, les plus riches quant à eux, préfèrent épargner devant l'effondrement du marché immobilier. Enfin, la Golden Week, la fête de sept jours de consommation effrénée sur l'île de Hainan - à partir du 1er octobre - ne fait plus recette, enregistrant plutôt une chute des ventes de l'ordre de 40 %. Aux Etats-Unis d'Amérique aussi, la conjoncture politique et économique pousse à l'attentisme des consommateurs. Non seulement la baisse des taux d'intérêts pousse à la baisse de la consommation, mais encore le scrutin présidentiel du 5 novembre 2024 accroît l'incertitude sur le marché national. Or, les USA et la Chine sont considérés comme les "moteurs de l'industrie du luxe" et, le recul de la consommation des produits de luxe, qui y est observée depuis un bon moment, fait craindre que le scénario d'une croissance économique comprise entre 0 et 4 % pour l'année 2024 ne soit pas au rendez-vous, à la fin de l'année 2024, dans le secteur du luxe.
Dès lors, devant une telle perspective, les grands acteurs du luxe doivent revoir leurs stratégies respectives pour s'adapter à la situation qui se profile. Pour l'heure, les grandes marques du luxe ciblent en priorité la Chine continentale pour reconquérir des acheteurs. Elles mettent en œuvre une stratégie fondée sur la diplomatie culturelle et étayée par l'organisation avec faste d'événements importants au Palais des expositions de Shangaï, de novembre à décembre 2024. A l'image de l'exposition Dior Lady Art ou de l'exposition Power Of Magic de Cartier, voire de la Power Station of Art soutenue par Channel dans un musée d'art contemporain pour promouvoir son histoire, ou encore de l'opération Jeux de mains lancée, du 4 au 1à novembre 2024 par le Comité Colbert, un syndicat regroupant une centaine de marques de luxe et 18 institutions culturelles de Chine et d'Europe. etc. D'autres initiatives culturelles ont aussi vu le jour à Shangaï, toujours sous l'impulsion des grandes marques de luxe. Ainsi, Chanel a financé l'exposition dans le métro de Shangaï d'une longue fresque de Fabrice HYBER, cette peinture devant y rester pendant dix ans ! Quant au groupe suisse Richemont, il a exposé son savoir-faire dans le grand Musée de Shangaï. Boucheron et Hennessy aussi ont promu un mélange des genres, l'art et le luxe, à la résidence d'artistes Yishu 8 à Pékin. Les métiers d'art entrent également en ligne de compte avec l'organisation de Résonnances Art déco. Paris chic-Shangaï par le Mobilier de France, en partenariat avec l'agence événementielle Hantang de Shangaï. De nouveaux partenariats sont même projetés entre l'Ecole des Arts déco de Paris et l'Ecole d'art de Shangaï. Etc.
(Source : Le Monde Dimanche 1er- Lundi 2 décembre 2024, p. 25)
LE COMMERCE FRANCO-AFRICAIN
La France et le Nigéria
Du 28 au 29 novembre 2024, le Président Bola TINUBU du Nigéria a effectué une visite d'Etat en France en vue de relancer les échanges commerciaux et de renforcer les liens économiques entre les deux pays. Pour Abuja, le pays s'est lancé dans un processus de réformes pour encourager la création de richesses et d'emplois concourant au développement global, sachant qu'il pèse à lui seul 60 % du PIB de de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEEAO). Pour Paris, le Nigéria est d'autant pas attractif qu'il se prévaut vraiment d'atouts indéniables : une population plus nombreuse sur le continent africain, des entrepreneurs prospères (Aliko DANGOTE, Abdul Samad RABIU, Aigboje AIG-IMOUKHUEDE, etc.), d'importantes réserves de pétrole et une dynamique économique palpable dans la mode, les nouvelles technologies, l'audiovisuel et le cinéma.
A vrai dire, le Nigéria s'impose aujourd'hui comme le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne. Non seulement 100 entreprise française y son implantées et emploient plus de 10 000 personnes, mais encore des leaders de l'économie mondiale s'y activent avec succès. C'est le cas surtout de TotalEnergies qui y est le premier investisseur privé français avec des projets pétroliers et gaziers estimés à hauteur de 5,7 milliards d'euros. D'autres grands groupes français sont également présents au Nigéria, notamment l'armateur CMA-CGM, L'Oréal, Danone par sa filiale Fan Milk, etc. Dans le même temps, des entreprises nigérianes s'établissent en France, à l'instar de Access Bank qui a ouvert une succursale à Paris depuis mai 2023, voire de Zenith Bank dont le projet d'installation en France est en cours de réalisation (si ce n'est déjà fait).
Toutefois, le pétrole et le gaz demeurent encore les produits dominants des échanges commerciaux entre la France et le Nigéria. Paris importe, pour l'essentiel, du pétrole brut tandis qu'Abuja reste surtout friand des produits de luxe français. Au total, les exportations françaises vers le Nigéria s'élevaient à la somme de 640 millions d'euros en 2023, contre 1,4 milliard d'euros vers la Côte d'Ivoire. Le fait aussi est que le marché nigérian est traversé par des pesanteurs endémiques qui constituent de véritables freins au développement des échanges franco-nigérians : méconnaissance du pays africain, corruption inévitable, défaillance des infrastructures de base et insécurité persistante.
Il reste que depuis le 2018, il a été mis en place un Conseil économique franco-nigérian à la suite de la visite à Abuja du Président Emmanuel MACRON. Des milliardaires nigérians en sont membres, entre autres : Aliko DANGOTE (magnat du ciment et du pétrole), Abdul Samad RABIU (patron du groupe BUA), Aigboje AIG-IMOUKHUEDE (patron d'Access Bank), etc. Le Président MACRON les a même invités au sommet Choose France, lequel s'est tenu à Versailles en mai 2024. Ce conseil est compétent pour établir un climat d'affaires confiant et un environnement stable pour faciliter les investissements réciproques et les échanges bilatéraux. Un exemple : ledit Conseil a soutenu la présence d'une délégation importante de Nollywood au marché du film du Festival de Cannes, en mai 2024. Or, Nollywood s'impose comme la deuxième industrie cinématographique au monde par le nombre de films produits annuellement.
(Source : Le Monde, samedi 30 Novembre 2024, p. 19)